Banc de test de vieillissement de lampes
en fonction de la tension de chauffage



Résultat après 9000h de tests

Voilà, celà fait plus d'un an que ce banc de test est en fonction !
Déjà 9000 heures et on ne peut pas dire que la tension de chauffage ait eu une quelconque influence sur la durée de vie des lampes...
On remarque que les 5 lampes voient leurs intensités anodiques diminuer lentement, s'appauvrissant petit à petit. 9000 heures, c'est vraiment beaucoup: je pense qu'on peut dire maintenant qu'une lampe sous-voltée durera autant de temps que si elle avait été chauffée correctement; autrement dit, pas de souci pour un ersatz utlisant une lampe sous-chauffée. On pourrait continuer encore cet essai, mais je pense que celà n'en vaut plus trop la peine, le but ayant été atteint.




Lorsque j'étudie des ersatz, il m'arrive bien souvent de m'aventurer dans des chemins normalement interdits par la théorie... J'essaie un peu tout: prendre une pentode à l'envers, c'est-à-dire considérer la grille 2 comme l'anode et l'anode comme la grille de commande, tout en reliant la grille 1 à la cathode...

Mais aussi, je me suis aperçu que certaines lampes à grande pente, utilisées surtout en télévision, fonctionnaient encore parfaitement bien lorsqu'on les sous-chauffait (par exemple, une EF80 chauffée en 4V peut simuler une E442....)

Lorsque je présentais ce genre de choses, certains me faisaient remarquer qu'on n'avait pas le droit de sous-chauffer les lampes sous peine de les pomper prématurément.

Bien sûr, vu que ces lampes sous-chauffées n'auront pas à fonctionner longtemps, car après tout, on ne se sert pas souvent des vieux postes qu'on restaure, on pourrait faire l'impasse et se dire :"et bien si au lieu de 5000 heures, elles ne durent que la moitié, c'est déjà bien: entre un poste muet auquel il manque une lampe, et le même poste équipé d'un ersatz comprenant une lampe qui ne durera que 2500 heures, le choix est vite fait !"

J'ai donc décidé de faire un banc de test qui permettra de vérifier l'influence du chauffage sur la durée de vie des lampes.

Pour faire des ersatz, j'achète souvent des fins de stock de lampes, dans les séries américaines dédiées aux TV en chauffage en série: on trouve des séries à 0,45A et 0,6A, et dans ces séries, on trouve de tout au niveau de la tension :de 2 à 5V.

J'avais acheté des 5JL6 qui sont chauffées en 4,9V, elles sont équivalentes au 6JK6, utilisées en ampli FI en TV. Elles ont une pente de 18mA/V (lorsque l'écran est à 125V).

Comme je n'ai pas trouvé d'utilité en tant qu'ersatz à ces lampes, elles seront parfaites pour vieillir sur ce banc !

Voici donc le principe de ce banc....


Voici le schéma d'un des 5 circuits de vieillissement:

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La tension d'écran est stabilisée par diodes zener à +85V environ

L'ampli est alimenté en 20V, une zener de 10V fixe la tension de référence dont dépend le courant de cathode de la lampe. C'est la résistance de 1k dans la cathode qui détermine la valeur du courant. J'ai choisi simple: 10V pour 1kohm -->10 mA

Deux bornes permettent de mesurer la tension de grille qui donne donc un aperçu de l'usure de la lampe: normalement, cette tension doit augmenter au fur et à mesure du test. La résistance R est en fait une résistance fixe différente pour chaque circuit afin de générer une tension de chauffage différente.

A intervalles réguliers, je testerai chacune des lampes afin de relever une partie de sa caractéristique.



Un circuit de test est prévu; c'est un mini lampemètre:
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Tous ces circuits sont alimentés par le circuit suivant:

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Pour ce qui est du +12V de chauffage et du -12V de polarisation, j'ai utilisé un transfo 2x9V, 3 diodes pour le redressement et 2 condos pour le filtrage.

La génération du +200V fait appel à une "super-zener" à transistor suivant un redresseur direct sur le secteur.

Aux bornes du condo, on a 310V environ; la lampe de 40W sert de résistance de polarisation de la zener. Celle-ci est formée du transistor BU508 qui est là pour "muscler" l'action des 3 zener de 62V.

La tension se stabilise aux environs de 190V. (3*62 + VBE0 du transitor)

Le transistor est monté sur un bon dissipateur



Voici une vue d'ensemble du banc de test
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On voit sur la gauche, les 5 lampes en vieillissement et sur la droite, le 6° support sur lequel on vient mettre la lampe qu'on veut mesurer.

Chacun des circuits comporte en haut: le dissipateur du LM317T; en bas: les 2 douilles pour mesurer VG1

Le commutateur permet de faire varier la tension de grille de la lampe mesurée, les 2 douilles permettent de brancher le milliampèremètre. On remarque la lampe de 40W et le dissipateur du BU508.

Un compteur horaire est prévu:

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Et voici le schéma complet: Cliquez pour agrandir

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La procédure de mesure est la suivante: (lien vers la page spéciale relevés de vieillissement des 5JL6




Voici un bilan à 3000 heures de fonctionnement

Après une période un peu chaotique de l'ordre de 1000 heures pendant laquelle les courbes de régulation présentent des variations remarquables (surtout la lampe X2), les courbes se sont "assagies" et présentent un palier jusqu'à 3000 heures.

Cependant, on peut constater que les valeurs d'intensité mesurées hors régulation (donc sur le circuit de mesure) ont l'air de varier...

C'est pourquoi j'ai ajouté un autre réseau de courbes qui présente les intensités anodique des lampes, montage pentode, avec une tension de grille de -2V.

Sur ce réseau, on voit nettement que la lampe X5 (celle surchauffée de 25%) voit son intensité anodique diminuer continuellement depuis le début des relevés, que la lampe X4 (surchauffée à 10%) voit son intensité anodique diminuer depuis les 2000 heures environ, alors que ces diminutions ne sont pas visibles pour les autres lampes.

On peut aussi constater que la lampe X2 est bizarre: c'est elle qui présente des courbes les plus accidentées et lors des mesures, j'ai pu m'apercevoir que des petits chocs sur l'ampoule provoquaient des variations très importantes des mesures.

Déjà une conclusion s'impose: jusqu'à 3000 heures, la tension de chauffage n'agit quasiment pas sur les caractéristiques des lampes; il semblerait que le sur-chauffage vieillisse prématurément les lampes, mais pas le sous-chauffage.

Reste à voir ce qu'il va se passer maintenant, car on dirait bien qu'une décroissance s'amorce

A suivre, donc .....