Remise en route d'un Crosley Model 50
Marque |
Crosley 50 |
Modèle |
Batterie 1 lampe |
Année |
1924-1926 |
Pays |
USA |
Type |
Détectrice à réaction |
Gammes d'ondes |
PO (Broadcast) |
Alimentation |
Batterie |
Nbre tubes |
1 |
J'ai acheté ce récepteur sur ebay. Je possédais déja le model 51 et le 52, il manquait le petit frère dans la lignée. C'est chose faite. Le modèle 50 est une détectrice à réaction toute simple, avec un seul tube. La sensibilité doit être ridicule et seule la sortie sur casque est possible. Pour jouer du HP il faudra rajouter un amplificateur externe. D'ailleurs cet amplificateur existait chez Croley sous la référence 50A et ajoutait 2 lampes d'amplification BF, ce qui revenait au total à avoir un récepteur équivalent à celui du modèle 52.
Etat des lieux
La caisse n'est pas en très bon état. Mais tout est quasiment la.
Un bon nettoyage de l'ensemble s'impose, aussi bien intérieur qu'extérieur.
Il me manque quelques vis moletées. Comme sur ce modèle, les connexions sont sur la facade, cela fait mauvais effet. Pour règler ce problème, je prendrai des vis dans le modèle 52 car ce sont les mêmes et toutes les connexions sont intérieures sur le 52. Je préfère avoir des vis dépareillées à l'intérieur du 52 que sur la facade du 50.
Une vue de l'intérieur. Il n'y a pas grand monde et pour cause, ce récepteur est ultra simple de conception.
A gauche le CV en forme de livre, à sa droite le couple condensateur/résistance de détection, puis ensuite la lampe. Au milieu, les 2 galettes pour l'accord et la réaction. La galette d'accord est fixe et accrochée à la facade. La galette de réaction est mobile. Elle est fixée sur un axe solidaire d'un bouton en facade. On ne tourne pas ce bouton, mais on le tire plus ou moins pour rapprocher la galette de réaction de celle d'accord.
La résistance de détection de 2M. Elle est foutue, elle donne 25M à la mesure. Je mettrai une résistance moderne dedans.
Le dessus de la boite, non content d'être un peu tordu, est aussi brulé. Vu la forme de la brulure, ca ressemble à une brulure de fer à souder, ou bien tout simplement à une cigarette qui s'est consumée sur le boitier.
La facade tient avec 4 vis. Une fois enlevées, la facade se retire avec l'ensemble du récepteur qui est solidaire.
Une vue de l'arrière. A droite le CV, les galettes au milieu, le support de tube qui tient à la facade via 2 tiges. L'ensemble des composants tient grace au gros fil de cuivre employé dans la construction.
Je n'avais pas mis de photos détaillées concernant le CV de type livre. Je le démonterai peut être lors du nettoyage pour voir comment il est conçu de l'intérieur. Ici, voici le coté fixe avec sa borne de connexion.
Une vue du dessus. On voit la partie mobile qui est forcée à l'ouverture par 2 ressorts. On voit une plaque de mica qui fait l'isolation entre les 2 parties du CV et l'autre borne de connexion qui est reliée au plot antenne sur la facade via un fil souple.
Une vue du mécanisme qui permet de rapprocher plus ou moins la plaque mobile de la plaque fixe du CV. La pièce en forme de goutte excentrée est solidaire d'un axe accessible en facade où est fixé le bouton de réglage du CV. En tournant le bouton, on tourne cette pièce qui appuie plus ou moins sur la partie mobile du CV. La plaque mobile du CV étant en bakelite, l'appui se fait sur une petite languette de tôle afin d'éviter l'usure de la bakélite et surtout afin d'avoir un frottement plus léger.
Une vue du rhéostat. Le bobinage se compose de 2 parties : la première donne à la mesure environ, le reste fait 20 ohms. Cela permet d'avoir un réglage qui n'est pas linéaire et qui est plus approprié pour régler le volume. L'ennui est que le fil résistif ne se soude pas et il y a juste une épissure entre les 2 parties. Bien entendu, avec l'âge il se forme une oxydation et le contact est mauvais ou ne se fait carrément plus (c'est le cas ici, il n'y a plus de véritable contact entre les 2 parties). De plus, le curseur est formé d'un tube, dans lequel est glissé une tige en forme de gros clou qui est poussée par un ressort (qui se trouve dans le tube) vers le fil résistif. Il y a aussi des mauvais contact dans cette partie. Sous cette tige de curseur se trouve une plaque reliée sur une borne de connexion sur le coté du rhéostat, ici aussi mauvais contact. Enfin, les borniers sont souvent oxydés... Autant dire que si le rhéostat fonctionne correctement sans le nettoyer, c'est vraiment de la chance. A refaire donc...
Une vue des galettes. On verifie l'état de la galette de réaction en mesurant la résistance entre la borne plaque du tube et la borne 22V en facade. C'est OK ici, j'ai la continuité du circuit, la galette de réaction est donc en bon état.
Pour vérifier celle d'accord, on fait une mesure de résistance entre le condensateur de détection et le dernier plot à droite sur le commutateur de la facade. Cela donne environ 4 ohms.
Les 2 galettes sont donc en bon état.
Une vue du condensateur de détection. 260pf à la mesure, il est OK.
Le support de lampe, pas de commentaire partiulier, si ce n'est qu'il est conçu pour lampe à baionnette.
Le dernier composant, est le condensateur de découplage HF entre la sortie casque et la masse (au pied de la bobine de réaction).
On a fait le tour des composants. Comme vous le voyez il n'y a rien la dedans. La liste des travaux est la suivante :
- Nettoyage intérieur
- Remise en état du rhéostat
- Refaire une résistance de détection
- Nettoyage extérieur (facade, bouton, sérigraphie)
- Trouver un moyen de boucher le trou de la brulure sur le couvercle
- Refaire le vernis de la boite
- Fabriquer un cordon d'alimentation
- Remettre des vis moletées
Remise en état
Le schéma est très simple
Comme sur les modèles 51 et 52, l'ensemble de la gamme employe le même type de détection. Ici, le CV agit en série entre l'antenne et le bobinage d'accord. Via un commutateur, on fait varier l'inductance du bobinage d'accord en en mettant plus ou moins des parties à la masse.
Ensuite nous avons une détection grille avec une résistance de 2.2M et un condensateur de 250pf.
La plaque est alimentée en 22V. Le 22V traverse d'abord le casque, puis la galette de réaction avant d'arriver à la plaque du tube.
Un condensateur filtre la HF à la sortie du bobinage de réaction. Cela évite de faire retourner la HF dans l'alimentation et enlève une partie des aigus dans le casque.
Le filament est alimentée par une batterie de 6V ou 4 piles sèches de 1.5V en série. Le rhéostat permet d'avoir les 5V requis sur le filament de la lampe.
Je commence par remettre en état le rhéostat. Il est accroché par un plot sur le -A et de l'autre à un fil relié sur une borne du support de tube. On dévisse d'abord ces 2 connexions. Ensuite on enlève le curseur, ce qui libère le bouton et on enlève l'unique vis de fixation du rhéostat sur la facade.
Une fois démonté, voila l'engin.
Une fois l'épissure nettoyée et refaite, le voila bon pour le service.
Voici l'ensemble du poste en morceau.
Le chassis principal. Si, c'est vrai, le chassis c'est bien ca, il y a rien d'autre.... Je le nettoie avec une brosse à dents et du détergent. Je fais la même chose pour les boutons.
Vue du bobinage d'accord. C'est un bobinage à prises, chaque prise arrive sur un plot sur la facade et un commutateur met progressivement une des prises à la masse, ce qui modifie l'inductance globale du bobinage puisqu'on en prend des parties plus ou moins longue en fonction de la position du commutateur.
Je bloque le fil qui va au CV avec un bout de chatterton pour eviter la casse pendant le nettoyage de la facade.
Le CV crosley en forme de livre.
Pas grand chose à dire dessus. Il est constitué de 2 parties en bakelite. Une partie fixe accrochée à la facade via une pièce en zamac. Entre le zamac et la partie fixe est coincée une feuille isolante en mica.
L'autre partie est mobile et forcée à l'ouverture avec 2 ressort. Un mécanisme au bout de l'axe permet de rapprocher plus ou moins les 2 parties du CV.
La feuille de mica.
Mesure à l'ouverture.
Et à la fermeture complète.
je remonte les pièces nettoyées sur la facade.
Il faut refaire la résistance de détection qui donne une résistance quasi infinie.
Pour cela je chauffe au fer à souder les extrémités pour que la colle se détache de la paroi en verre afin que j'enlève les plots. Bien sûr, la résistance interne constitué d'un carton avec du carbone se détruit mais je vais la remplacer.
Remplacement par 2 résistances de 1 Mohms en série.
Un coté est soudé à l'intérieur d'un plot. L'autre plot sera percé, et je ferai sortir l'autre extrémités des résistance par ce trou. une fois le plot en place il sera soudé de l'extérieur.
La résistance refaite. Je n'ai pas recollé les extrémités volontairement, car je pourrai ainsi redémonter si besoin est si je veux changer la valeur de la résistance de détection.
Je mets la résistance en place. Bien sur, tel quel le poste va avoir du mal à fonctionner sur HP, surtout avec 22V plaque j'en rigole d'avance mais j'essaie quand même. Et bien ùmalgré tout on entend quelque chose, mais bon, ce n'est évidemment pas bien fort.
Le son serait mieux avec un ampli. Je prends mon transformateur de liaison d'atelier (un transfo rapport 1:3), je mets l'entrée à la place de l'emplacement casque et la sortie sur un ampli, ici l'ampli de mon signal tracer (qui ne me sert d'ailleurs que d'ampli en général).
Voici le transfo en question. Je vous recommande d'ailleurs d'en avoir un ou deux sous la main dans l'atelier car cela peut servir pour développer des constructions ou relier un appareil prévu sur casque vers un amplificateur.
La video avec l'ampli. Ca va mieux, c'est quand même plus fort.
Voila, la restauration du chassis est terminée. Maintenant, il faut attaquer la caisse et le cordon d'alimentation.
La caisse et le cordon d'alimentation
Je ponce la caisse. Comme le dessus est brulé, je bouche le creux avec de la pâte à bois.
Les autres cotés sont simplement poncés.
En attendant le séchage de la pate à bois, je prépare mon cordon d'alimentation. C'est un lacet de chaussure d'un mètre environ. Il est blanc, en coton.
Je le teinte en le trempant dans la teinture pour bois.
2 couches de vernis finition ciré sur la caisse.
Je soude les 3 fils pour le cordon alimentation :
1) A-
2) A+ et masse
3) HT 22V
Le cordon est prêt à passer dans la caisse pour que je soude ma prise universelle au bout.
On passe le cordon dans le trou au fond de la boite et on fixe la facade.
Je fixe ensuite ma prise octale qui a un brochage spécifique pour aller sur mon alimentation universelle pour poste américains équipés de lampes avec filament en 5V.
Deux petites vues pour terminer.
Prochaine étape, la restauration du grand-frère, le crosley model 52, j'aurai ainsi fait le tour des 3 modèles. Je sais que le modèle 50 peut être équipé d'un ampli et que ce récepteur existe aussi en version transportable, je vai s peut être me laisser tenter...
Longue vie à la TSF.