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Notre vision de la restauration

Pour éviter de déclencher une polémique, Pierre et moi avons en gros la même approche de la restauration (mais il en existe bien d'autres et nous les respectons toutes, car avant tout,  le plus important est de préserver le patrimoine). Voici en quelques ligne notre manière de voir les choses.

1) Ne changer que ce qui est strictement nécessaire. Si une pièce d'origine s'est écartée de 10% voir 20%  de sa valeur "et" que cela ne nuit pas au fonctionnement du récepteur nous laissons la pièce en place. Si les câbles sont en bon état mais vieux d'aspect nous les laissons aussi en place. En clair, nous ne changeons rien de ce qui fonctionne (cela  n'empêche pas de nettoyer l'élément en question si c'est possible...) La restauration complète qui vise à tout nettoyer, tout changer et tout recabler systématiquement s'éloigne de notre philosophie.

2) Bien évidemment, ce qui fonctionne mais qui est "douteux", comme certains cordons secteur, les cordons chauffants, des fils électriques dénudés près du châssis ou des condensateurs en état de fonctionner mais tout boursoufflés, seront remplacés. Il n'y a pas de règle mais en général, force est de constater que les éléments suivants sont souvent changés : cordon secteur, condensateurs de filtrage, condensateurs de découplage et condensateurs de liaison, ainsi que les résistances de forte valeur qui se sont énormément écartées de leur valeur d'origine.

3) Refaire démarrer le poste quoiqu'il arrive. Cela veut dire que si nous ne trouvons pas le chimique d'époque en bon état (ce qui est souvent le cas), le condensateur papier qui ressemble à l'original, la résistance qui convient, nous remplacerons l'élément défectueux par un plus récent (quitte à le replacer dans le corps de l'ancien, comme remettre par exemple un condensateur chimique récent dans le tube en aluminium de l'ancien...). Récemment j'ai remis en route un philips 964AS, et ce poste avait été complètement modifié. Pierre a retracé le schéma d'origine, mais la bobine d'accord principale manquait. J'en ai donc rebobinée une (en me montrant que c'était possible, Pierre m'a donné le courage de le faire ), avec des caractéristiques supposées approchantes de celles d'origine et le poste fonctionne à nouveau. Mais il est évident que lorsque je mettrai la main sur la bobine d'origine, je la remplacerai.

4) Si le schéma d'origine est perfectible nous laisserons les défauts, c'est ce qui fait le charme de ces TSF

5) Si nous retrouvons des pièces d'origines, nous les remettrons en place, et enlèverons les éléments récents.

Pour résumer, nous essayons de préserver le poste au maximum dans l'état d'origine, mais si une pièce ne peut être remplacée par une identique, nous nous contentons d'une pièce plus récente ou d'un circuit dont le fonctionnement est identique. Nous mettons un point d'honneur à d'abord faire fonctionner tous nos postes. Tous les récepteurs que nous possédons sont en état de marche.