Remontage du récepteur Mende 98N
Maintenant que la plupart des éléments importants sont démontés, ils est temps d'attaquer la remise en état et le remontage du récepteur et on commence par le travail habituel, la restauration du bloc de condensateur. Passage obligé...
Le bloc de condensateur
Ce bloc contient 8 condensateurs. Le tout est stocké dans un boitier métallique fermé par un carton bakelisé sur lequel se trouve l'ensemble des connexions. L'ensemble est noyé dans un mélange de parafine et de goudron afin d'assurer l'étanchéité. Avec le temps ce genre de bloc se désagrège, il gonfle, ce qui fait craquer les parois, il prend l'humidité, les condensateurs sont fuyards et changent de valeurs. Le but est de les remplacer par du neuf.
On chauffe le bloc au décapeur thermique pour ramollir l'intérieur et extraire les composants.
Voila ce qu'on trouve dedans.
Le plus gros éléments mesure 1µF,donc pour faire 4µF, 4 éléments sont reliés en parallèle, c'est ce qu'on voit sur la photo ci-dessous.
Nous allons faire la même chose mais avec des composants modernes. J'aurai pu prendre des condensateurs polarisés, mais comme les valeurs sont assez faibles j'ai pris des condensateurs non polarisés.
Le schéma du bloc est le suivant. Le strap est à l'extérieur entre les broches 4 et 6. La broche 5 est à relier à la masse.
On relie si besoins des condensateurs en //. C'est le cas pour le 4µF, j'ai mis 2 éléments de 2.2µF en //. On soude ensuite des fils d'une dizaine de centimètres pour pouvoir faire la liaison avec le bornier.
Le bloc est isolé à l'intérieur avec du carton bakelisé. Je peux poser sans crainte le circuit au fond du boitier. Ensuite, j'aménage des parois en carton épais pour bloquer le circuit dans le fond.
Il ne reste plus qu'a remettre le bornier en place et replier les petites pattes en métal.
L'alimentation secteur
Voila ce qui reste de l'alimentation secteur. J'ai coupé le cordon d'origine qui était inutilisable. J'ai juste récupéré la prise en bakelite qui est tout à fait en état. On voit sur la photo suivante les 2 fils qui permettent de connecter le récepteur sur le secteur. Un de ces fils va vers le fusible commun, l'autre va vers l'interrupteur secteur.
L'interrupteur a été demomté de la facade. Il présente des problèmes car il est encrassé et nécessite d'être un peu graissé pour être manoeuvré.
L'intérieur de l'interrupteur est malheureusement serti, mais je démonte tout ce que je peux afin de faciliter le nettoyage.
L'intérieur sera nettoyé avec un coton tige et de l'essence F. Puis l'axe de manoeuvre sera graissé légèrement.
Je remonte les 2 lamelles qui assurent la liaison avec le monde extérieur.
Ici interrupteur ouvert.
Et fermé. Le contact est correct et c'est reparti pour quelques années...
Il reste a refaire le cordonc secteur. Comme d'habitude, j'utilise des lacets de chaussures de sport que j'ai récupéré sur des vieilles chaussures. Le lacet était violet, je le trempe dans du brou de noix pour le foncer un peu.
L'interrupteur est remonté sur la facade.
Avec une sorte de crayon gras, je refait le point rouge (d'ailleurs je ne sais pas s'il est rouge à l'origine...) qui sert de témoin de mise en marche.
J'ai changé les 2 fils qui vont respectivement sur l'interrupteur secteur et sur le fusible commun.
Une vue de l'interrupteur.
Le cordon secteur est soudé sur ces 2 fils. L'ensemble est isolé dans du souplisso et avec une gaine en caoutchouc, le tout entre dans la gaine en coton que je vais stopper avec du fil (je n'ai pas encore mis ce fil de coton)
Le cordon est fixé au chassis avec la petite bague d'origine que j'ai du resserer.
En fait j'ai du changer la vis pour en mettre une plus petite.
Le CV de réaction
Le CV de réaction a cette forme.
J'ai mis un repère qui me permet de repèrer la position du CV quand les lames sont ouvertes au maximum.
Pourquoi ai je fait cela ??? Simplement parce que ce genre de CV (même chose pour celui d'accord) n'a pas de butée interne. Grosso modo on peut le tourner dans un sens ou dans l'autre à l'infini, ce qui peut détruire le ressort qui assure le contact avec les lames mobiles. Evidemment, c'est arrivé, j'ai récupéré le poste avec le
ressort cassé.
Voici l'état du CV quand j'ai extrait le chassis de son boitier.
Le ressort a été bien abimé, et j'ai eu du mal à le redresser. La soudure est faite grosso-modo, je ne veux pas trop chauffer l'axe pour ne pas abimer les isolants entre les lames.
L'essentiel est que le contact soit rétabli correctement.
Comment font ils chez Mende pour empêcher l'utilisateur de manoeuvre trop loin le CV ? C'est à l'extérieur qu'il faut chercher. En fait le secret est sur la facade. Observez la vis...
Cette vis entre dans une gorge qui se trouve à l'arrière du bouton et deux petites butées empêchent de manoeuvrer le bouton sur plus d'1/2 tour.
Ce qui veut dire qu'en utilisant la réaction quand le chassis est démonté, il faut prendre des précautions et ne pas aller trop loin. Cela veut dire aussi qu'il faut pré-régler le CV (position maxi ou mini) avant de mettre le chassis dans le boitier et mettre le bouton en conséquence. Je tacherai de ne pas oublier...
La résistance de détection
La résistance de détection est dans un tube en verre. C'est une résistance de 4 Mohms
Cette resistance est reliée d'un coté à la grille de la détectrice et de l'autre à un pont diviseur relié à l'alimentation du récepteur.
Malheureusement, en dessoudant cette résistance le fil s'est cassé du coté de la plaque des composants. Et entre temps, du coté grille aussi, donc poubelle...
J'ai mis une résistance ancienne de 4M à la place.
Remontage des CV
Rien de spécial à dire sur ce remontage, si ce n'est qu'il doit être effectué "AVANT" de remonter le bloc de condensateur, en effet, le bloc est trop gros et ne permet pas de glisser les CV entre lui et la facade. C'est toujours bon à savoir pour ne pas perdre de temps et avoir à tout décabler simplement pour remettre en place les CV...
Le bloc de condensateur peut être remonté après evidemment.
Pont diviseur dans le -HT
Pour assurer la polarisation de la lampe finale une résistance de 1.6K est positionnée dans le retour du -HT. Montage classique utilisé à l'époque. Cette résistance est à l'origine une résistance bobinée sur une plaque en carton...
Et malheureusement, le fil résistif n'a pas résisté.
Je ne dispose pas de fil résistif avec une constante de résistance autant importante par mètre, donc je vais remplacer par des résistances fixes.
De plus, une prise réglable permettait d'avoir une seconde tension de polarisation pour la grille de la 1ere lampe BF. Je vais donc mettre 2 résistances en série pour simuler le fonctionnement d'origine. J'ai décidé de mettre 150 ohms et 1500 ohms en série, ce qui donne 1650 en tout. C'était 1600 à l'origine. Nous verrons bien. Si ca ne donne pas satisfaction, je dessouderai un coté, mettrait 1600 ohms en volant avec un potentiomètre de forte valeur en parallèle pour chercher la meilleur position pour la 1ere lampe BF. Je mesurerai la position et avec une règle de trois, je recalculerai les 2 résistances. Pour l'instant, je mets 150 et 1500 ohms.
Même si ce n'est pas forcément idéal, ca fonctionnera.
Remontage bloc de condensateur et de la plaque de composants
Le bloc de condensateur est maintenu par quatre vis. Une est muni d'une cosse sur le dessus afin d'assurer le contact de masse vers le bornier antenne/terre du récepteur. Une autre vis sous le chassis fait le contact de masse pour un certain nombre d'élément dans le récepteur (notamment la masse du pont diviseur sur la détection, la masse du feuillard sous le chassis...)
On peut ensuite relier les fils de l'alimentation alternative HF directement sur les 2 premiers plots.
Ensuite on prépare des fils qui seront reliés vers la plaque de composant.
On peut ensuite remettre en place la plaque de composants et rétablir les connexions.
Voici le schéma de cette plaque. Les fils verts sont ceux qui partent de la plaque vers le monde extérieur. Les fils noirs, rouges et bleus sont sur la plaque elle-même.
Les composants sont numérotés afin que vous puissiez les retrouver sur le schéma principal que j'ai ré-édité en conséquence.
Les petits carrés aident à repèrer les composants.
- Les carrés marron (Cx) indiquent les condensateurs sur la plaque de composant.
- Les carrés Rx marrons indiquent les résistances sur la plaque de composants
- Les carrés roses (BCx) indiquent le numéro de cosse sur le bloc de condensateurs.
Test du transformateur d'alimentation
Le cordon d'alimentation étant refait et l'interrupteur remis en état, rien ne m'empêche de faire un petit test rapide du transformateur d'alimentation. Par précaution je ne mets aucune lampe, surtout pas la valve pour limiter les problèmes éventuels.
Sans brancher le poste, je mesure la résistance du primaire en branchant un ohmètre en // sur la prise d'alimentation, avec l'interrupteur en position marche.
Très bien, c'est bon signe... Une valeur supérieur à 100 ohms pour un transformateur de ce type me convient.
Je décide de brancher le poste.
Mesure du filament valve :
Mesure des 3 autres filaments, normalement la tension va être plus élevée car le transformateur fonctionne à vide.
La HT maintenant :
Tout cela me parait parfait. Pas de bruit bizarre dans le transformateur ni d'odeur particulière. Ca devrait aller.
Remontage des bobinages
Il ne reste plus qu'a remonter le bobinage. Ce bobinage est relié d'un coté aux borniers. Je n'avais pas démonté séparemment ce bornier donc rien à faire de ce coté la si ce n'est relier la terre du bornier sur une cosse de masse à proximité. Cette cosse de masse se trouve sur une des vis de fixation du bloc de condensateurs.
Il faut ensuite resouder les 4 fils qui relient le bobinage aux éléments du récepteur.
D'abord la masse commune. Elle est reliée sur la masse du CV d'accord.
Puis la connexion vers les lames fixes du CV accord.
Ensuite la connexion vers les lames mobiles du CV de réaction. (Le CV se trouve entre la plaque de la détectrice et le bobinage de réaction)
Enfin le fil qui part vers le sélecteur de gamme afin de pouvoir court-circuiter en PO une partie du bobinage.
Il reste ensuite a fixer le bobinage. 3 boulons sont prévus à cet effet.
Tous les éléments sont remontés, il est temps de faire la mise à feu.
Essai du récepteur