Le schéma
Voici donc le schéma du poste. Vous constaterez qu'il n'y a rien d'extraordinaire.
Une petite particularité cependant, le 40V n'est pas utilisé. L'alimentation du poste se fait en 80V pour
les étages mélangeur, HF et détection.
Nous avons 120V pour la finale.
Une résistance chutrice se charge de baisser la tension à environ 40V pour la bigrille.
Mauvaises soudures...
Je commence par le facile.
J'ai sondé l'ensemble du poste à l'ohmètre (sur la position sonnette), afin de m'assurer
de la bonne continuité de l'ensemble des fils.
J'ai constaté d'abord qu'il n'y avait que très peu de soudures et que souvent elles avaient lachées.
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J'ai refait une soudure sur le condensateur en parallèle sur la prise casque La soudure avait lachée il y a bien longtemps
et l'ancien propriétaire avait simplement mis un fil de plomb (fil de fusible ou de soudure) entouré autour du fil de cuivre
et entouré aussi autour d'un des plots du condensateur. Autant dire que la connexion ne se faisait pas.
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J'ai ressoudé le fil qui partait d'une des prises cadre vers une des grilles de la bigrille.
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Je me suis apercu que le fil commun dans l'alimentation filament était déssoudé de son oeillet sur la lampe finale, rien que ca !!!
Zou, je ressoude...
Voila pour les soudures.
Arrivé ici, je vais m'apercevoir que la majorité des problèmes restants à règler se trouvent au niveau des
mauvais contacts et ce n'est pas trop étonnant, compte tenu du fait que la quasi totalité du chassis est assemblé à
partir de fil de cuivre nu (qui est bien oxydé) et de boulons (qui sont pour beaucoup déserrés).
J'ai trouvé des mauvais contacts un peu partout, au niveau des rhéostats, du potentiomètre, du combinateur
de l'oscillateur, du transformateur BF, bref, y'a de quoi faire.
Les rhéostats et le potentiomètre
Je mesure la résistance des rhéostats.
Grosso modo, la première mesure donne dans les 30 ohms aux bornes extrêmes du premier rhéostat,
ce qui est une valeur réaliste. Le soucis par contre, est que je trouve 4 ohms entre le -4V et l'alimentation filament
des supports avec le rhéostat réglé au minimum et là, c'est beaucoup trop, je devrais avoir en théorie 0 ohms ou en tout cas pas plus
de 0,2 ohms. Si on imagine les filaments de 2 lampes tirent par exemple 150mA
sur l'alimentation, avec 4 ohms nous aurons au minimum une chute de 0,6V soit 3,4V au mieux, ce qui n'est pas idéal.
Voici une vue des deux rhéostats
La panne est classique. Le fil résistif est enroulé sur une plaquette souple avec des oeillets aux extrémités.
Cette plaquette est enroulée autour du corps en porcelaine du rhéostat. Cette plaque est maintenue à chacune de ses extrémités
par une vis et un boulon.
C'est à ce niveau que se situe le mauvais contact. Les boulons ne sont plus serrés. Un coup de clé et c'est réglé.
Je remets par dessus
le fil de cuivre puis le boulon moleté et je refais la mesure. J'ai 0,25 ohms au minimum et 26 ohms au maximum,
les valeur sont correctes, la valeur de 26 ohms est imprimée sur le corps du rhéostat, tout va bien.
Même punition pour le deuxième, je démonte, je reserre les boulons et je remonte.
J'attaque le potentiomètre. J'essaie de mesurer la résistance au bornes et ca donne n'importe quoi de 4K à 50K,
cà change sans arrêt des qu'on effleure le bouton de réglage, donc mauvais contact, là aussi.
Ici, le potentiomètre n'a pas tout a fait le même principe. Le curseur ne touche pas directement le fil résistif.
C'est normal, car ce fil est très fin. Une plaque ronde, reliée a la borne curseur, fait contact avec le fil
par l'intermédiaire d'un doigt solidaire avec l'axe.
Quand on tourne le bouton, le doigt tourne avec et appuie
fortement le cercle de métal en un point précis du fil résistif.
Pierre me dit que souvent, c'est ce cercle de métal qui est oxydé.
Je démonte donc ce potentiomètre.
D'abord on enlève le doigt de l'intérieur, en dévissant la vis de fixation qui le tient à l'axe. On enlève le doigt, et
de l'autre on retire le bouton qui fait corps avec l'axe. Depuis la face avant, nous avons maintenant accès à un boulon
qu'on peut retirer.
Ce boulon maintient le cercle central et par la même occasion tout le corps du potentiomètre. On voit sur la photo
que ce potentiomètre fait 600 ohms.
Et la je vois que le problème se situe au même endroit que les rhéostats, les boulons qui maintiennent en place
le fil résistif et qui servent de contact pour le monde extérieur sont desserrés. Un petit coup de clé...
Je mesure maintenant la résistance aux bornes extrêmes et j'obtiens 609 ohms. J'ai de la chance, le potentiomètre n'est
pas coupé et sa valeur est correcte.
Je profite du démontage pour nettoyer la plaque ronde qui sert de contact curseur. On voit la partie nettoyée à gauche,
mais ce n'était pas bien sale en fait.
Le démontage me permet de voir la valeur du condensateur se trouvant sur le curseur. C'est un condensateur Mikado de 4nf.
Je remets en place le potentiomètre.
Le transformateur
La j'ai peur (enfin toutes proportions gardées, car je sais rebobiner des transfos, mais ce genre de transformateur
est infernal car non seulement le fil est très fin et en plus il y a un nombre de tours impressionnant).
Pourvu que ce transformateur soit OK. Le primaire donne dans les 500 ohms mais le secondaire donne dans les 40 à 50K, n'importe quoi donc.
En dévissant les boutons moletés je m'apercois qu'il y a du jeu en dessous.
En fait, nous avons à faire au même problème que pour les rhéostats,
les boulons maintenant les fils du secondaires sur le corps du transformateur sont desserrés.
Même problème, même remède,
je resserre et je refais la mesure. J'obtiens 2000 ohms, valeur correcte. Le transformateur doit être prévu
pour un rapport 1:3 ou 1:4 environ, tout dépend où se trouve bobiné le secondaire.
Le combinateur de l'hétérodyne
Les plots du combinateurs sont sales et j'imagine que le double doigt qui fait contact avec aussi.
Je démonte donc le doigt qui a l'air rouillé et je m'apercois qu'en fait il est nickel, car ce que je vois de l'extérieur
est la partie rigide du doigt et que celui ci est doublé par une partie souple en cuivre ou en laiton juste dessous.
J'en profite pour nettoyer un peu les plots a la laine d'acier 000 et je nettoie à l'aspirateur après en vérifiant
qu'il ne reste pas de trace de limaille. J'ai pris aussi la précaution de bien protégé le CV qui est juste en dessous
car de la limaille de laine d'acier 000 pourrait introduire des court-circuits entre les lames du CV.
Voici une photo de près. Désolé pour le cache objectif sur la droite de l'image, il n'était pas ouvert complètement...
Les résistances et petits condensateurs de découplages type Mikado ont l'air en bon état et leurs valeurs sont
correctes à 10% près, je les laisse donc en place sans rien toucher.¨Par contre, je vais remettre en état
le condensateur de 3MF qui est en parallèle sur la résistance chutrice qui alimente la plaque de la bigrille.
Pour rappel et comme me la fait justement remarqué Pierre, les bigrilles sont en général alimenté en 40V et la présence
d'une résistance chutrice indique souvent une alimentation en 80V, ce qui est effectivement le cas ici.
Condensateur de filtrage
Ce condensateur fait office de filtrage et de découplage.
Il a une valeur de 3mF. Je ne suis pas devin, c'est marqué dessus...
Je déplie les pattes qui tiennent le carton de protection et je l'enlève.
Les condensateurs de type "papier" sont enrobés de paraffine. Je plante un tire bouchon dedans, je chauffe le corps
avec un décapeur thermique et quand tout est bien chaud, je tire le corps en acier. Les condensateurs resteront accrochés
au tire bouchon qui est serré fortement dans un étau
Je prépare 3 condensateurs de 1mf que je cable en parallèle. Les condensateurs n'ont pas besoin d'être bien gros car au pire
une tension de 40V environ sera présente aux bornes de la résistance.
J'enrobe le tout de chatterton, je soude les fils sur les pattes externes du boitiers, je remets le carton de protection
et je replace le tout dans le boitier en acier.
Je mesure et ca donne bien 3mF. Evidemment, il n'y a pas de raison pour que ca donne autre chose que 3mF mais comme
je n'ai jamais confiance en moi, je vérifie...
Je refixe le condensateur sur la planche du fond et je ressoude les 2 fils.
Voila, ce qui est restaurable au niveau du chassis a été fait. Je vais maintenant, m'attaquer aux tests.
J'espère que j'aurai de bonnes surprises. Etant donné la simplicité du poste, je ne vois pas trop
pourquoi il ne fonctionnerait pas.
Test du poste...