Avant d'effectuer quelques tests et de proposer une petite video, étudions un peu le schéma.
Etude du schéma
Nous avons à faire ici à un récepteur Radiola 427A (le "A" pour alternatif) qui est équivalent au chassis du Philips 834A (même jeu de lampes et même cablage)
Il est prévu pour secteur alternatif de 110V à 240V et recoit les bandes PO/GO.
Le récepteur dispose d'une entrée PU qui est sélectionnée via l'utilisation d'une sorte de fiche banane qui relie l'entrée PU aux étages BF et coupe la HF. La sélection PU ou PO/GO se fait donc sur l'arrière du récepteur avec une fiche spéciale.
C'est un récepteur à amplification directe, dit "super-inductance", avec 2 étages HF accordés, une détection plaque et amplification BF. Il ne s'agit pas d'un poste super-heterodyne.
Il est équipé de 5 lampes. On peut retrouver les jeux suivants :
E455, E452T, E499, C443, 506
TE55, TE52, E499, TC45, W6
Voici une description du chassis :
On y voit les 2 gros pots HF. Le pot vertical est dans le circuit d'antenne (S5/S6/S7), ce circuit est accordé. Le second est un transformateur HF accordé (S8/9 primaires, S10/11/12 secondaires. Le dernier pot à plat est un transformateur HF (S13 primaire, S14 secondaire) et fait la liaison avec la détectrice.
Voici la liste des composants valable pour le schéma qui va suivre.
La liste des lampes utilisées.
Et le schéma. Il y a des multiples schéma, mais il fallait bien en choisir un. Celui-ci correspond à la nomenclature des composants.
Partons de l'alimentation. Nous avons un transformateur acceptant les tensions secteur de 110V à 240V. A cet occasion, je vous mets une description des cavaliers à positionner sur le répartiteur de tension.
Le transformateur dispose de 3 secondaires :
Un secondaire 4V avec point milieu sur le chassis, pour la lampe cadran et tous les tubes (sauf la valve)
Un secondaire 4V pour la redresseuse (type 506) qui est une lampe à chauffage direct.
2 demi-secondaires HT de 250V pour la haute-tension.
Les lampes L1 (E455), L2 (E462), L3 (E499) sont à chauffage indirect.
La lampe finale L4 (C443) est à chauffage direct
La redresseuse L5 (506) est une valve bi-plaques à chauffage direct.
R1,R15,R16 avant de rejoindre la masse, ce qui permet de fabriquer un certain nombre de tensions de polarisation d'une part pour la lampe finale C443 qui est à chauffage direct et pour la lampe L1.
La particularité du montage est que le potentiomètre se trouve entre le point milieu des demi-secondaires HT et la masse. Ce qui permet de recueillir une tension de polarisation variable qui sera envoyée sur la grille de L1 via la résistance R8 et les bobinages HF S5/6/7. La cathode de L1 est à la masse, donc la polarisation se fait en envoyant une tension plus ou moins négative sur la grille de L1. C'est comme cela que l'on règle le volume. Le potentiomètre à un point intermédiare relié sur une résistance R16, ce qui lui offre une courbe de fonctionnement un peu spéciale de manière à pouvoir avoir un controle de volume régulier qui tient compte de la courbe de fonctionnement de L1 (E455).
Sur mon poste, la E455 avait été remplacé par une E452 et cela ne convenait pas du tout. Tout le réglage de volume se faisait sur les derniers 10% de la course du potentiomètre et le son était très mauvais. Le premier tube doit impérativement être une E455 sous peine d'un mauvais fonctionnement.
Concernant la lampe finale, c'est une C443 à chauffage direct. La tension de polarisation est prise sur le point milieu des demi-secondaires HT, et acheminée vers la grille de la C443 par les résistances R7,R13,R14 et R19.
Le premier filtrage de la HT se fait avec le condensateur C1 (15µF), notez que la partie négative est isolée de la masse. Le second filtrage C2 (15µF) a bien sa partie négative sur la masse du chassis. Les 2 cotés positifs de C1 et C2 sont reliés ensemble. Pour parfaire le filtrage, une self est insérée dans le +HT avec un dernier filtrage C3 de 1µF. Au pied de C3 se trouve le +HT qui sera distribué à l'ensemble des éléments du poste.
Partons maintenant du circuit d'antenne.
Nous disposons de 3 plots à l'arriere. Le premier est relié au chassis pour la prise de terre. Le plot A1 permet de connecter l'antenne sur le premier circuit accordé HF via C12. A2 n'est connecté à rien, peut être sert il a brancher le cable du carton arrière quand on ne s'en sert pas ? Je ne connais pas la fonction de C11 mais cela permet peut être de faire une adaptation de l'antenne (ou cela sert il à limite les accrochages ? Pierre doit savoir, moi je ne sais pas).
S5/S6 ont un point milieu relié à la grille de la lampe HF L1 (c'est une tétrode), ces 2 bobinages constituent le bobinage PO, en série avec S7 qui complémente pour les GO. S7 peut être court-circuité lorsqu'on choisit la gamme PO via un interrupteur. La tension de polarisation variable, recueillie sur le point milieu du potentiomètre de volume passe au travers des bobinages S5/6/7 pour arriver sur la grille de L1. L'accord se fait avec une premier condensateur variable C13 branché entre la masse et le haut de S5.
LE +HT arrive sur la plaque de L1 en passant à travers le premier transformateur HF via le primaire S8/S9. L'écran de L1 est alimenté via un pont diviseur constitué de R2/R5 et R3. Un découplage C5 de 0.1µF est présent.
La liaison HF est par transformateur entre L1 et L2. Nous avons vu déja le primaire. Le secondaire est constitué de S10,S11 pour les PO et S12 pour complémenter en GO. Même principe que pour l'étage d'entrée, le secondaire S12 est court-circuité en position PO par un interrupteur couplé mécaniquement à celui de l'étage d'entrée. C15 est le second condensateur variable pour l'accord. Notez que les condensateurs variables C13 et C15 (430pF) sont reliés mécaniquement. C16 permet de parfaire l'accord en PO et C22 en GO. Ce sont de petit condensateurs ajustables de 27pF. La lampe L2 est une tétrode. La polarisation est automatique et se fait dans la cathode via le couple C9/R10
La liaison entre L2 et L3 se fait avec un transformateur HF constitué des bobinages S13/S14. Le secondaire S14 a une résistance R17 en parallèle qui l'abrutit un peu. Un condensateur C17 de 640pF change un peu l'accord en PO.
La HF est envoyée ensuite sur la lampe L3 (E499). C'est une triode qui fait office de détectrice et de préamplificatrice BF. On voit en haut du schéma que la grille arrive sur 2 plot. Via une sorte de fiche banane on commute ainsi la position PU et radio suivant le plot où est branchée la fiche.
Les fortes valeurs des résistances R6/R12 et la forte valeur de la résistance de cathode (16K) nous indiquent que nous avons à faire ici à une détection plaque.
La liaison entre la détectrice et la lampe finale C443 se fait par le condensateur de liaison C19 de 2nF. Un filtrage de la HF se fait ensuite via le "T" constitué par R14/R19 et C29 de 50pF.
L'écran de la finale vient directement du +HT, la plaque est alimentée en +HT via le primaire du transformateur de sortie. Le HP est branché sur le secondaire de ce transformateur. C21 de 5nF filtre la présence éventuelle de HF ici et diminue un peu les aigus. En parallèle se trouve une prise accessible à l'arrière pour brancher un autre haut-parleur basse-impédance en parallèle. Le HP est de type dynamique à aimant permanent. La C443 est à chauffage direct, le point milieu fictif du filament est à la masse, il faut donc une tension de polarisation sur la grille, qui est recueillie sur le point milieu des 2 demis secondaires HT et acheminée via R7/R13/R14/R19. Un découplage est effectué par C8. Le schéma est pour un philips 824/834 et apparemment il existe une version (j'imagine le 824) avec HP haute-impedance mais ce n'est pas le cas ici.
Voila grosso modo pour la description. Je ne suis pas forcément allé dans tous les détails mais cela me semble suffisant pour comprendre globalement le fonctionnement du poste.
Comme tous ces genres de récepteur qui recueillent une tension de polarisation dans le négatif de l'alimentation, on voit que cette tension peut varier suivant l'état de la lampe finale et si celle-ci est un peu pompée, cela peut occasionner non seulement un mauvais son (parce que la lampe finale est épuisée) mais aussi des problèmes de polarisation de L1. Donc, bien vérifier l'état de C443. Comme les C443 sont toujours poussées dans leur dernier retranchement, elles sont malheureusement souvent épuisées. Ici, ca n'a pas loupé et j'ai équipé l'étage final d'un ersatz à tube 4PL1.
Dans la video suivante, je vous montre la différence de niveau sonore entre la lampe C443 d'origine et l'ersatz à base de 4PL1. J'ai posté cette video sur instagram et des gens m'ont dit qu'ils s'étonnaient de voir le son apparaitre aussi vite après le changement de lampe finale, mais pour rappel, c'est normal car le tube est à chauffage direct et chauffe quasiment instantanément.
Vous voyez que le poste fonctionne avec la video précédente, mais je vais en refaire une autre, la précédente ne concernait que le remplacement de la finale par un ersatz.
Une fois le poste remonté, j'ai imprimé le schéma au propre et vérifié toutes les connexions une par une et j'ai utilisé un stabylo pour m'y retrouver. Alors au final... Pas vraiment de surprise quand j'ai allumé, cela a fonctionné du premier coup.
Je vais toujours l'essai de mes récepteurs en enlevant la valve et en utilisant une alimentation HT externes. Un heathkit dans mon cas. Je monte progressivement la tension et je regarde l'intensité sur l'alimentation. En cas de court-circuit je m'en rends vite compte et ca évite d'abimer la valve et d'autres composants du circuit. Si tout va bien, je débranche l'alimentation externe et je remets la valve en place.
Mais au niveau des tubes j'ai fait quelques changements.
Evidemment j'ai remplacé la 506 qui était morte, blanchatre à l'intérieur et filament coupée. Au début j'ai mis un ersatz avec des 1N4007 mais j'ai remis une 506 que j'avais en stock. J'ai remplacé la lampe L1 puisque que nous devons avoir ici une E455 et pas une E452 (ou peut-etre E462, je ne me souviens plus, en tout cas ce n'était pas la bonne) et la finale C443 a été remplacée par un ersatz parce que je n'ai pas de C443 de coté.
L'ersatz de C443 ne peut pas être plus simple. C'est une lampe 4PL1, cablée broche à broche sur le culot de la lampe sans le moindre ajout de composant.
Voila. Encore un de sauvé. Il était vraiment en mauvais état mais j'ai pris plaisir à le redémarrer...
Longue vie à la TSF, nous vivons une époque moderne...