Un récepteur OC à réaction



Ce récepteur expérimental étudié pour la réception des ondes courtes, est capable de recevoir également les petites ondes et les grandes ondes. La détection à réaction est basée sur un circuit original, et le changement de gamme se fait grâce à un jeu de bobines amovibles. L'étalement des gammes est possible par condensateurs trimmer et padding. Les lampes utilisées sont, comme à l'habitude, courantes : EF183 et ECL82.



Principe de notre récepteur

Sur le schéma de principe (fig 800) , nous voyons que ce récepteur est constitué d'un amplificateur HF, A1, de gain variable, accordé sur la station à recevoir par un circuit oscillant LA/CV suivi d'une détection , puis d'un amplificateur de puissance, A2, afin d'avoir un niveau sonore suffisant sur haut-parleur.


(Fig. 800) Schéma de principe


Nous voyons aussi une deuxième voie amplificatrice, A3, qui, à partir de la composante HF après détection, génère une réaction grâce à une bobine LR couplée à celle d'accord.

La variation du taux de réaction ne se fait pas en agissant sur le couplage des 2 bobines LA et LR, mais en agissant sur le gain de l'amplificateur A3. Cette façon de procéder rend pratiquement indépendants les réglages de gain HF et de réaction.

Les réglages de ce récepteur sont donc au nombre de trois :


La figure 801 donne le schéma complet du récepteur, hormis l'alimentation (150V pour la HT, et 6,3V pour le chauffage) (Cliquez dessus pour agrandir)


(Fig. 801) Schéma du récepteur


Analyse de l'amplificateur HF

La figure 802 propose le schéma de la partie amplificateur HF.


(Fig. 802) L'amplificateur HF


La pentode utilisée est pente variable, ce qui permet de faire varier son gain simplement en changeant sa polarisation. Le pont diviseur de tension sur la HT, formé des résistances de 12K, 47K et du potentiomètre de 2,2K linéaire, permet de modifier la polarisation et de créer la tension d'écran de la lampe. Le signal collecté par l'antenne est directement injecté à la grille de la lampe, sans présélecteur.

L'accord se fait grâce au circuit oscillant LA / C, C étant formé de l'association du CV et des condensateurs trimmer et padding mis ou non en circuit par cavaliers. Le cavalier Sp permet ce court-circuiter le padding de 270 pF (donc, de l'enlever de l'association) et le cavalier St permet de mettre le trimmer en parallèle avec le CV.

Le condensateur de 12nF en série supprime la composante continue sur les cavaliers afin d'éviter que l'utilisateur ne soit en contact direct avec la HT.

L'alimentation anodique se fait par une cellule de découplage 820 ohm / 12 nF.

La sortie vers la détection se fait en Sa.


Analyse de la détection et de l'amplificateur BF.

La figure 803 propose le schéma de la partie BF.


(Fig. 803) Partie BF du récepteur


La lampe utilisée comporte une partie triode qui se charge de la détection et d'une pentode de puissance.

Le signal HF issu de l'amplificateur HF, arrive en A et est détecté par l'association du condensateur 100pF, de la résistance de détection de 1M et de l'espace grille-cathode de la triode.

Le signal sur l'anode est formé d'une composante HF qu'on élimine par le condensateur de 270pF et d'une composante BF qu'on dose par un potentiomètre. Ce signal BF, encore entaché d'une partie HF, doit être filtré. C'est le rôle des 2 cellules passe-bas 100K / 270pF.

Le signal BF, " propre " est amplifié par la pentode qui permet de fournir un niveau sonore sur haut-parleur plus que suffisant. La polarisation de cette pentode est automatique et assurée par la résistance de 270 ohm, découplée par un condensateur polarisé de 22 µF.

Sur la cathode de la triode, nous voyons une résistance de 1,5K non découplée, aux bornes de laquelle, le signal HF est présent. Ce signal est envoyé à l'amplificateur de réaction (R).


Analyse de l'amplificateur de réaction.

La figure 804 montre que le schéma est identique à celui de l'amplificateur HF.


(Fig. 804) Amplificateur à réaction

Le signal Er, issu de la cathode de la triode de détection est amplifié par la pentode dont le gain est réglable. Dans le circuit d'anode, nous trouvons une bobine, non accordée. Cette bobine est couplée à la bobine d'accord LA.

Suivant le réglage du potentiomètre de 2,2K le courant de réaction sera plus ou moins fort dans la bobine LR. Le taux de réaction sera donc différent suivant ce réglage.

Câblage du récepteur

Comme les fréquences reçues sont élevées, il faut prendre soin, lors du câblage, de minimiser les connexions. Le plus grand composant étant le condensateur variable, tout le reste du montage se fera autour de celui-ci. On choisira un CV de qualité, démultiplié et on le munira d'un cadran que l'on graduera. Les 3 lampes pourront être fixées sur une petite équerre de dimensions réduites (40 x 100mm) que l'on fixera sur la face avant. Le principe retenu pour la variation du gain des amplificateurs HF et de réaction (variation de la polarisation) fait que les potentiomètres peuvent être éloignés des lampes, sans craindre de couplages indésirables. La photo 806 montre une disposition possible des commandes en face avant.



(Fig. 806) Face avant


Les cavaliers seront câblés sur le CV, " en l'air ".

Le reste, est classique, la masse se fera par un fil rigide de bon diamètre, qui sera relié à la face avant en un point.

Le support de bobine, de type octal, sera choisi en matériau HF (céramique, stéatite …) et sera accessible en face avant ou sur le dessus, selon le goût de chacun.

Le transfo de sortie BF pourra être fixé dans l'espace restant dans le récepteur, ou bien pourra être intégré à l'alimentation. Cette alimentation pourra être extérieure ou bien intégrée au récepteur dans le cas où l'on désirerait faire un ensemble fonctionnel et définitif.

La photo 807 montre la disposition intérieure du prototype réalisé.


(Fig. 807) Disposition intérieure


Bobines d'accord

Le principe des bobines d'accord amovibles permet d'en fabriquer à la demande afin d'essayer les gammes de réception à convenance. Elles seront réalisées sur mandrin PVC ou carton que l'on vernira. Elles seront munies de culots octaux récupérés sur des lampes hors d'usage. La figure 805 montre la disposition des 2 enroulements.


(Fig. 805) Bobinages

Ces enroulements sont réalisés en tournant dans le même sens. Le culot de la lampe est vu du dessus, donc côté des soudures. Sur la même figure, nous avons le câblage du support octal, vu aussi du dessus.

Le tableau 808 regroupe les indications pour réaliser quelques bobines d'accord.


(Fig. 808) Exemples de bobinages d'accord à réaliser

La bobine 1 permet de recevoir les GO, la bobine 2 les PO. Ces 2 bobines comportent un mandrin à section carrée, réalisée dans du carton fort. Les enroulements sont faits en semi-vrac. Les bobines 3, 4 et 5 sont adaptées à la réception des OC, les enroulements sont faits en spires jointives pour la bobine 3, et à spires espacées pour les bobines 4 et 5. Respectez absolument le sens des branchements, sous peine de ne plus avoir de réaction, mais une contre-réaction !

Essais

Après avoir vérifié le câblage et l'absence de court-circuit, on pourra connecter l'ensemble à l'alimentation : 150V pour la HT, 6,3 V pour le chauffage (à moins qu'on ait opté pour une PCL82 et tous les filaments en série, auquel cas, il faudra 28 V pour le chauffage). Aucune mise au point n'est nécessaire, le récepteur doit fonctionner immédiatement.

Une bonne antenne est gage de bonne réception, la mise à la terre se fera soit par le châssis, soit par l'alimentation (donc par le circuit de terre de la maison).

Si on ne parvenait pas à obtenir un accrochage en poussant P3 au maximum, c'est qu'il y aurait inversion de l'enroulement ou de connexion de la bobine. Une permutation des fils d'une des bobines (LA ou LR) suffira alors à provoquer la réaction.

On cherchera les émissions en réglant la réaction au minimum, le gain HF au maximum et le niveau sonore à 50%. Lorsqu'on captera une émission, on ajustera la sélectivité en augmentant la réaction jusqu'à l'accrochage, et en diminuant le gain HF. Avec un peu d'habitude, on verra qu'on peut très bien avoir très peu de gain HF, du moins pour les stations puissantes.

Améliorations