Construction d'un testeur de tubes batteries





1. Présentation de l'appareil

Voici le testeur de tubes batteries que je vous propose de construire :


Il est autonome, alimenté par 3 accus NiMH et 2 piles salines de 9V.
Il permet le test des triodes, des pentodes et lampes écran HF européennes chauffées en 4V en direct (tubes batteries).
Un cadran indique si le tube est bon ou faible.



2. schéma électrique

Voici son schéma électrique :


Le principe est simple : on fait osciller la lampe en couplant sa grille et son anode par un transformateur de rapport 1:1 à une fréquence de l'ordre de 200kHz.
Un condensateur d'accord, Ca, permet si on le désire d'ajuster cette fréquence. La valeur choisie ne l'est pas au hasard : elle tombe dans la bande GO, ce qui veut dire qu'un simple récepteur à transistors permettra " d'entendre " le tube testé !

Une cellule de détection (qui sert surtout à auto-polariser la grille) Rd et Cd, dans le circuit de grille se charge à une tension négative d'autant plus grande que le tube est vigoureux : la mesure de cette tension renseigne donc sur l'état d'usure du tube.
Un commutateur à 3 positions procure 3 gammes de tests :
- position 1 : test du tube et repos (échelle =20V)
- position 2 : test des accus de chauffage (échelle =4V)
- position 3 : test des piles de "haute tension" (échelle =20V)

Il n'est pas prévu d'inter M/A; c'est inutile à condition de laisser le commutateur sur la position 1 lorsqu'on ne se sert pas de l'appareil. En effet, si aucun tube n'est embroché, aucun courant ne circule, ni dans le circuit de chauffage, ni dans le circuit d'anode.

Les lampes écran HF sont testées entre grille 1 et grille 2 (anode en l'air)
Un 5° trou permet le passage de la broche de G2 des pentodes. Bien que cette grille soit en l'air, l'oscillation se produit quand même.

Réflexion au sujet du galva que vous utiliserez :

Choisissez-en un assez sensible; j'ai choisi un 100µA, vous pouvez aller jusqu'à 500. Pas plus car après il consommera trop de courant et risquera de perturber la mesure.
Suivant sa sensibilité, les résistances R1 et R2 seront calculées.
R1 est déterminée en divisant 20V par la sensibilité du galva (donc pour 100µa, R1 = 200 kohm)
R2 est calculée en divisant 4V par la sensibilité (donc pour 100µa, R2 = 40 kohm)



3. construction : support de la lampe

Le boitier utilisé est standard ; ces dimensions extérieures sont : 110(L)x70(l)x45(h)
Si vous n'avez pas de support européen, voici comment en faire un :
tout d'abord, imprimez ce gabarit , coupez-le pour ne conserver qu'un carré de 40 mm environ de côté et collez-le sur le boitier, là où vous voulez le support.
Percez tous les trous à 1 mm, enlevez le gabarit et percez tous les trous à 3,3 :


Découpez des rectangles de laiton de 5 x 24 m dans du clinquant de 5/10, à moins que vous ne récupériez comme moi des contacts de relais :


percez un trou de 1 que vous agrandirez ensuite à 3 à 15 mm de l'extrémité :


puis pliez chaque rectangle suivant le plan :



enfin, boulonnez les 4 contacts dans le boitier en les orientant correctement :

éventuellement, recambrez les contacts



Essayez d'introduire une lampe pour vérifier que les contacts se plient et viennent bien appuyer sur les broches :







4. construction : transfo oscillateur

Ce transfo est bobiné sur un mandrin en carton. Voici comment faire.
Imprimez ce gabarit , collez-le sur du carton de 1 mm d'épaisseur, puis découpez les 4 pièces :



Assemblez les 2 pièces A en croix, puis collez les pièces B sur les tranches :



Couper les pointes intérieures pour faciliter le bobinage :


Lorsque la colle est prise, percez 2 trous près d'un bord de chacune des pièces carrées :


bobinez 200 tours de fil émaillé de 1/10, tenu avec un fil de coton :



enroulez une bande de papier sur 2 tours :


Puis bobinez de nouveau 200 tours comme pour le premier enroulement:


Raccordez les fils en les repèrant avec des couleurs, par exemple :
- début bobinage 1 : bleu (anode)
- fin bobinage 1 : rouge (+B)
- début bobinage 2 : noir (point froid)
- fin bobinage 2 : vert, violet ou jaune, selon (grille)

Immobilisez les fils avec une goutte de colle thermo :


Vérifiez la continuité des 2 enroulements en mesurant leur résistance (entre 50 et 60 ohms):

enroulement d'anode


enroulement de grille



5. Installation du galvanomètre

Le galva est un appareil de tableau standard. Pour l'installer sur le boitier, il faut déjà découper un disque et percer 4 trous, pour cela, on pose le gabarit contenu dans sa boite sur le boitier :

perçage des 4 trous pour les vis de fixation

Une fois le centre du disque percé (en traçant les diagonales), on découpe le disque à l'aide de l'outil "magique" :


et voilà le travail :


on vérifie le bon montage du galva :



Parfait, il n'y a qu'à le boulonner.



6. Câblage du boitier

Le câblage ne présente pas de difficultés particulières, mais il faut suivre un certain ordre.
Le boitier est actuellement équipé du support, du galva et du commutateur :

la paroi gauche qui supporte le commutateur est montrée dépliée

On commence par câbler le condo d'accord Ca entre les contacts de grille et d'anode du support :



Puis on câble sur le commutateur les 3 résistances R1,R2,Rd et le condo Cd :


ne pas oublier le fil entre Ka-3 et Kb-1 !

Puis on raccorde les 2 fils sur les contacts "filament" du support :



Le commutateur est mis à sa place, mais non boulonné :


On câble alors les 2 fils du galva et le fil qui relie le -filament à Ka-2 :



puis le transfo :




Il ne reste plus qu'à câbler 3 fils qui seront connectées aux piles et accus :



à positionner le transfo :


enfin à boulonner le commutateur et à installer son bouton :




7. Fond du boitier et logements de piles et accus

Les piles et accus sont dans des coupleurs qui doivent être fixés sous le fond.
Normalement, le fond est fourni avec le boitier, mais je l'ai égaré ... alors autant en refaire un. Il suffit de découper dans une plaque d'epoxy un rectangle de même dimensions que le boitier. La voici équipée du coupleur d'accus de chauffage :


Les boitier de piles 9V sont raccourcis :


puis fixés sur la plaque :


Le coupleur 3 accus ne comporte pas de fils, il faut en souder :


Si cette disposition ne vous convient pas, vous pouvez déporter les coupleurs à condition de prévoir 3 longueurs de fil suffisantes. Cette variante permet de diminuer la hauteur du boitier afin de l'avoir mieux en main, mais nécessite d'avoir les piles dans la poche !
Il faut maintenant les raccorder selon ce plan :


les points noirs sont des soudures sur le cuivre de la plaque d'epoxy et correspondent à la "masse" du circuit; 3 cosses-relais réunissent les 3 fils à raccorder au testeur



8. vérification - essais

On peut maintenant installer les accus et les piles :


et raccorder les 3 fils :


Normalement, il n'y a aucun réglage à prévoir, tout doit fonctionner du premier coup. On peut donc refermer le boitier en vissant la plaque de fond :


On passe le commutateur en position 2 pour vérifier la déviation pratiquement maximale de l'aiguille (les accus sont chargés à bloc) :


Puis en position 3pour le test des piles :


Enfin on peut revenir en position 1 et embrocher les lampes à tester :

une RE304



une CL104



une B443 : l'oscillation est faible mais présente



une R36 faible

Pour mesurer la fréquence, il suffit de brancher un oscillo masse sur une des broches filament, et point chaud sur l'anode :

F = 200 kHz environ ; la BBC doit être bien perturbée ...



9. Finitions

On peut faire un cadran comportant des secteurs colorés si on veut avoir une indication qualitative de l'état du tube et des accus :


De même un mini-cadran autour du commutateur permet de s'y retrouver :


Le fichier de ces cadrans est téléchargeable ici

Voilà l'appareil est opérationnel !





J'espère que ce petit appareil pourra rendre de bons services aux chineurs de vieilles triodes, vive la TSF !