Remise en route d'un AGA (Gasaccumulator) type L-III




Finitions et documentation



14. Implantation

Voici quelques photos sur lesquelles j'ai repéré les composants :







15. Documentation

Voici, en PDF le schéma complet :
ICI
Et les bandes pour recouvrir les bobinages :
Bandes pour A1 et A2
Bandes pour A3 et A4

Et pour finir, quelques photos du poste :






16. Réaimantation du moteur du HP

Durant les essais, j'ai trouvé que le HP ne donnait pas vraiment de puissance. Je sais, ce genre de poste, muni de ce type de HP n'est pas fait pour la sonorisation ...
mais tout de même ...
J'ai donc voulu vérifier l'aimantation de la pièce polaire du HP. J'ai donc redéposé le HP et démonté le moteur :

à gauche, les bobines, à doite la pièce polaire formée de 5 plaques (entouré un "N" frappé pour repérer leur sens)

Voici ces 5 plaques :


En approchant un tournevis des extrémités de chacune de ces plaques, je me rends compte que l'aimantation n'est pas fameuse pour 3 de ces plaques. Deux semblent encore attirer un peu le tournevis !

Comment visualiser plus ou moins quantativement cette aimantation ?
A l'aide d'une boussole :

je l'ai orientée de façon à ce que le Nord soit en bas

Puis il suffit d'approcher les plaques, une à une et de relever la rotation de l'aiguille :

La plaquette N°2 ne fait quasiment pas dévier l'aiguille



La plaquette N°1 la fait dévier vraiment peu ...



La plaquette N°2 semble être nettement plus aimantée



La plaquette N°5 encore plus



La plaquette N°4 est la meilleure !

Bref, tout ceci n'est pas fameux ...

Comment réaimanter ces plaquettes ?
Le principe est simple. Il est basé sur le fait qu'un barreau de fer présente, comme tout matériau magnétique, un pouvoir de produire un champ magnétique lorsqu'on lui impose une induction (par une bobine parcourue par un courant électrique par exemple, ou par un autre aimant)
Ce pouvoir présente une caractéristique qu'on appelle l'hystérésis : tant que l'induction est faible, le champ est quasiment proportionnel. Mais au delà d'un seuil d'induction, le champ n'augmente plus et il y a saturation du matériau qui conserve cette induction, on dit alors que le matériau est aimanté.
En fait, cet hystérésis fait que même avec une faible induction, le matériau conserve une petite aimantation, mais elle n'est pas viable : elle disparait rapidement (à cause des sources magnétiques alentour, en particulier le champ magnétique terrestre)

L'idée est donc de créer une très forte induction magnétique, très rapide, pour que le matériau conserve une aimantation puissante et pérenne. (au passage, c'est le principe qui était utilisé dans les mémoires à tores de ferrite)
Comment faire ?
Il faudrait un super-aimant que je n'ai pas ... ou bien un électro-aimant très puissant qu'il est plus facile de fabriquer, d'autant qu'on veut que l'induction magnétique produite soit très brève.

Voici l'explication de ce qu'il faut faire :


Si on enroule quelques sipres autour d'un barreau de fer, et qu'on injecte un courant dans ces spires, les pôles magnétiques produits sont tels que représentés sur ce dessin.
Ce point est important car il ne faut pas se tromper de sens (sous peine d'être obligé de recommencer l'opération)

Tout d'abord, on enroule une douzaine de spires d'un fil de 2,5 mm² isolé (du fil électrique rigide) :

Notez bien la polarité, le sens d'enroulement, eut égard aux pôles (j'ai repéré en blanc le pôle Sud)

Puis on fait une batterie de condensateurs, des gros :

J'en ai pris 5 de 1000µF / 200V, des "bestiaux"

Voici le principe de l'expérience :


Dans un premier temps (connexion 1), un condensateur de grande capacité est chargé par une alimentation HT au travers d'une résistance de limitation de courant (histoire de ne pas tuer l'alim).
La capacité du condensateur (5000µF) et la résistance (1000 ohm) font qu'il faut environ 20 secondes pour charger à 200V le condo. Au départ, l'alim débite 200 mA, il faut donc qu'elle soit prévue pour cette intensité, mais cette intensité diminue rapidement pour s'annuler en fin de charge.
Un voltmètre permet de savoir lorsque le condo est chargé. A cet instant, il "contient" 1 Joule (200V * 5000 µF = 1J). Un Joule, ça commence à faire du bruit (et c'est le cas de le dire). Bien sûr, ça correspond à 1A pendant une seconde, ça fait pas lourd. Mais si on arrive à décharger le condo en 1 ms par exemple, là, ça fait 1000 ampères !

Etape 2, la connexion 1 passe en 2. Il faut faire très attention à ce qu'on fait et se munir si possible de lunettes et de protège-oreilles. Au moment du contact, vu que la self de l'enroulement est vraiment faible, tout l'énergie se dissipe en une période d'oscillation, donc en très peu de temps. Elle est tellement importante qu'il se produit un claquement qu'on ressent fortement au niveau des tympans et que le cuivre est volatilisé !
Il faut faire cette manip DEUX FOIS par plaquette et penser à changer d'endroit de contact sur les fils de cuivre ...


Etape 1 : charge des condos au travers de la résistance R



Etape 2 : Décharge dans la bobine. On fait le contact sur un fil, puis sur l'autre et là, BOUM !

On vérifie que le sens de l'aimantation est le bon :

Le pôle Nord de la boussole doit être franchement attiré par le pôle Sud de la plaquette

et on refait la manip une fois pour cette plaquette !

Lorsque les 5 plaquettes sont faites, il n'y a plus qu'à remonter le moteur du HP ... et à vérifier que la puissance sonore a augenté mais surtout qu'elle est plus constante sur la gamme audio : la richesse s'en est trouvée améliorée nettement : on a gagné en graves et en aigües.


Les fils de cuivre ont souffert ... le cuivre volatilisé s'est même déposé sur le plastique (tiens, tiens, voilà un procédé pour cuivrer des surfaces ...)

Conclusion : il est donc possible de réaimanter un moteur de HP !



17. Alimentation et ersatz de A425

Pour finir, voici le schéma d'une alimentation secteur pour ce poste :


Il faut absolument un transfo d'isolement afin de relier la borne J à la terre de la maison sans crainte de faire sauter le différentiel !
C'est une alimentation stabilisée par diodes zener (je n'en ai représentée qu'une, mais en réalité, il est plus simple d'en mettre plusieurs en série, de façon à ce que la tension totale voisine les 210-220V)
Le condensateur C2 filtre très bien la tension de la base du transitor, donc celle de son émetteur : ainsi la tension de sortie est exempte d'ondulation, même en charge. Notez que le transistor doit être monté sur dissipateur (il doit pouvoir dissiper une douzaine de Watt sans souci).
C3 découple l'alim en HF. Il faut un polyester non polarisé, connecté au plus près des douilles de sortie.

Enfin, voici le schéma d'un ersatz de A425 qui fonctionne très bien sur ce poste (en détectrice et en préamplificatrice BF) :


La 1LH4 peut être remplacée par une 1H4.




Vive la TSF !