Construction d'un AK10C





Construction du socle pour la lampe HF N°1 (première partie)



10. Plans du socle

Ce socle comprend le support pour la lampe HF N°1 et le rhéostat de chauffage des 2 lampes HF.


J'ai décidé d'utiliser un gros bouton de commande au lieu du petit d'origine pour la raison simple que je pourrai le récupérer du AK20; de plus, au lieu des 2 oreilles de fixation, j'utiliserai 3 trous taraudés et le socle se fixera par le dessous. Voici le plan de ce socle :


En haut, le support de la lampe, en bas, le rhéostat. Bien sûr, comme le bouton est plus gros, le support de lampe a migré vers le haut par rapport au socle d'origine. Peu importe, je rappelle que je ne suis pas en train de faire une réplique.
Ce socle a les mêmes dimensions que le bloc rhéostats/inter du AK20, donc ....
... il suffit que je fasse un moulage du dit bloc et de le modifier. Voilà comment il se présente :


je vais donc "récupérer" l'empreinte d'un rhéostat et lui adjoindre celle d'un support de lampe que j'avais déjà moulée lors de la réparation du AK20 N°1 dit "le puzzle"
D'autre part, cette empreinte n'est pas perdue : elle servira aussi pour faire le socle de l'interrupteur M/A et aussi pour refaire un bloc rhéostats/inter cassé d'un AK20...



11. Prise d'empreinte du socle

J'ai déjà décrit comment je fais des moulages de pièces, mais je ne résiste pas à vous le remontrer, je trouve qu'il y a un côté magique à faire des répliques de pièces anciennes ....
Voici un diagramme qui explique le process de fabrication:


Tout en haut, l'objet de départ. Ici, c'est le socle rhéostats/inter d'un AK20.
La prise d'empreinte fournit alors un moule.
Ce moule peut alors être utilisé pour fabriquer, par coulée de résine, un clone de la pièce de départ. (par exemple pour remplacer une pièce défectueuse)
Mais il sert surtout dans le cas présent, à fabriquer une matrice, par coulée de résine également, mais pas nécessairement teintée.
On peut alors modifier cette matrice en la découpant, perçant, lui ajoutant d'autres matrices ou parties de matrices d'autres objets. On obtient alors une nouvelle matrice d'un objet différent de celui de départ.
Par prise d'empreinte de cette nouvelle matrice, on crée un nouveau moule différent du premier.
Il suffit alors de couler de la résine teintée pour obtenir un nouvel objet.

Comme on peut le voir, il y a deux phases de prise d'empreinte. Pour un objet tel que ce socle, celle-ci se fait en 2 passes pendant lesquelles on attend la prise du caoutchouc au moins 12 heures (le mieux étant 24). Bref, si on compte, ça fait 4 jours auxquels il faut ajouter le temps nécessaire aux modifications de la matrice et les temps d'attente de prise de la résine.
Conclusion : une bonne semaine !

Allons-y...
Tout d'abord, il faut enlever les pièces métalliques du socle; les résistances bobinées des rhéostats :


Avez-vous déjà vu des rhéostats fabriqués de cette manière ? Moi, je trouve ça vachement intelligent. Le fil résistif est enroulé sur une simple spire de fil émaillé qui est emboîtée à force dans une gorge.
Il suffit donc de soulever délicatement pour dégager la résistance de la gorge. A noter qu'il y a deux petits trous dans la gorge pour passer les 2 extrémités du fil résistif ...

Ensuite, la tirette de l'inter. il faut meuler le sertissage et, à l'aide de deux pinces, en imprimant un mouvement de torsion, on arrive à dégager la pièce du bout qui est le contact proprement dit :


j'ai les doigts d'un mécano, moi ...

l'entretoise en fibre est juste enfilée sur l'axe :


et voilà la tirette déposée :


notez sur la photo que j'avais enlevé les 2 languettes qui viennent prendre le contact. Par contre, les vis sont incluses dans la bakélite, je les laisse. Le moulage sera en creux, il faudra que je le corrige.
le socle est prêt, nettoyé, dégraissé :


la prise d'empreinte doit se faire en 2 coulées, une pour chacune des faces car on a du relief des deux côtés. Première coulée, la face qui sera visible plus tard, c'est elle qu'il faut ne pas rater. De l'adhésif pour obturer les trous :


un moule fait avec un bouchon de boite de .... Ricoré (c'est mon ami ...) et une couronne de carton :


et le socle est posé au centre de cette boite. il faut laisser le même espace autour entre le socle et le carton. De toute façon, on pourra agrandir le moule à la seconde coulée ...


Le caoutchouc est coulé, en recouvrant d'au moins 5 mm le plus haut bossage, à savoir celui de la tirette de l'interrupteur M/A.
La prise dure plusieurs heures ....



12. Contacts, douilles et visserie

Pendant la prise du caoutchouc, j'en profite pour préparer la suite.

Il faut que je récupère les pattes de clinquant de cuivre servant de contacts pour les lampes. Sur le AK20 Compact, ils sont sertis, dommage. En effet, sur les premiers modèles de AK20, ils sont boulonnés, comme sur le AK10.
Il aurait été plus facile de les récupérer et j'aurais pu remettre les écrous molletés. Tant pis. J'avais "zappé" ce détail, il aurait mieux valu acheter un AK20 "Big Box". Bref. Voici les 3 supports de lampes du AK20:


Pour récupérer les languettes, il faut meuler le rivet creux, du côté des languettes :


Les contacts sont formés de 2 languettes, pliées chacune dans un sens, ce qui procure un effet ressort. Une est plus longue et repliée pour former une zone de soudage des raccords.
Le rivet est châssé et jeté. Je dois aussi récupérer les douilles des lampes. Elles sont emboîtées dans un épaulement des pièces de bakélite et comportent 2 petites pattes recourbées en dessous pour les bloquer.
Voici les pièces démontées à côté des supports nus :


Pour nettoyer, pas d'hésitation : Acide dilué, rinçage abondant, puis polissage à la laine d'acier. Pour les remonter, j'ai trouvé de la visserie laiton sympa qui ne dénotera pas trop. Je ne sias pas encore si je mettrai la vis en haut et l'écrou en bas ou l'inverse ....


Il faut déplier les pattes des douilles (au risque des les casser) pour les libérer.
Même procédé pour le nettoyage : acide dilué, eau, laine d'acier.


Les pièces de cuivre et laiton qui serviront pour les modules HF et le module BF sont maintenant toutes propres et prêtes à servir...



13. Prise d'empreinte du socle : suite

Le caoutchouc étant pris (24 heures se sont écoulées), je peux maintenant couler la deuxième face de l'empreinte.

Le bout de carton et le couvercle de boite sont enlevés, mais il ne faut surtout pas décoller le caoutchouc de la pièce en bakélite !


Il faut refaire une boite de coffrage, en mettant l'ensemble pièce-caoutchouc à l'envers : la pièce de bakélite visible vers le haut, posée sur un bout de carton :


Les coulures de caoutchouc doivent être enlevées :


les adhésifs aussi. On en profite pour vérifier que les trous de passage du fil résistif sont bien remplis :


Les trous taraudés sont bouchés avec des vis nylon...


.... qui sont coupées à ras.


Puis des trous de 2,5 mm de diamètre sont percés dans ces vis; ainsi, j'aurai des trous dans la pièce moulée, prêts à être retaraudés à M3 (au lieu du pas américain d'origine)


La bande de carton pour faire le bord est collée au pistolet :


Des évents sont ménagés : il suffit de coller à la cyano, sur la lèvre de la pièce, aux points les plus hauts, des cylindres de quelques mm de diamètre. J'ai utilisé des entretoises de 15 mm de haut.


Un peu de caoutchouc est introduit dans les trous de la pièce, afin d'éviter les bulles.
Lors de la coulée, il ne faut pas recouvrir les évents, juste recouvrir de 5 mm environ la pièce. Pour économiser le produit, je mets des morceaux de caoutchouc récupérés sur des moules inutiles :


Il n'y a plus qu'à attendre de nouveau 24 heures ....

Voilà le moule après ce temps, débarassé du coffrage en carton :


on peut enlever les entretoises-évents :


puis, à l'aide d'un cutter pointu, découper autour, au niveau de la moitié de l'épaisseur de la pièce :


On fait le tour de la pièce, il reste alors du caoutchouc qui retient les 2 demi-moules au niveau des trous de la pièce :


Il suffit de couper ces "ponts" de caoutchouc à mi-longueur. Voici les deux demi-moules :



opération "prise d'empreinte de l'objet initial" terminée !
Passons à la coulée de la matrice ...



14. Matrice : coulée et modifications envisagées

Voilà la première coulée:


je soulève le demi-moule du dessus :


tout a l'air à peu près normal :


sauf une bulle assez grande qui a provoqué un manque sur la périphérie du socle. Dommage.
En général, c'est ce qui arrive à la première coulée. En l'occurence, ce n'est pas très grave, ça veut dire qu'il faut modifier la coulée.
Le dessus est bien :


j'ai même essayé d'installer les boutons et la tirette M/A (il a fallu que je passe un foret de 6,5 dans les trous des rhéostats) :


J'essaie une seconde coulée en versant la résine dans plusieurs évents alors que pour la première, je l'avais versé dans une seule :


C'est pire ! Conclusion : si on coule la résine dans plusieurs évents, ceux-ci se bouchent de résine et ne remplissent plus leur fonction d'aération (l'air doit avoir un chemin pour sortir)
3° coulée. J'ai coulé la résine dans 2 évents seulement en inclinant le moule légèrement. J'ai mis des poids sur le moule pour ne pas qu'il s'ouvre. Voici ce que ça donne :


C'est bien mieux, il n'y a que 3 petites bulles qui ne provoquent pas de manques : en fait ce sont des creux que je peux remplir de mastic, la périphérie de la pièce étant complète.


Me voici maintenant avec 3 pièces plus ou moins complètes, avec lesquelles je peux déjà envisager la modification. Voici ce que je vais faire : avec une des 3 pièces que je viens de couler (ce sera la 3°) et un support de lampe d'un AK20 que j'avais coulée :


je veux faire cette pièce :


Voici ce qu'il suffit de faire :


- découper le support de lampe et l'insérer en partie haute
- découper un des supports rhéostats et l'installer en partie basse du socle
- supprimer le 2° rhéostat
autrment dit, faire ça :


J'aurai donc une partie à combler (en blanc) là où j'aurai prélevé le rhéostat....



à suivre ....