Quand on a déjà le schéma, on gagne du temps...enfin, on croit
en gagner: en effet, ce n'est pas parce qu'on a le schéma sous
les yeux qu'on connait bien l'appareil; entre le schéma électrique
et le câblage réel...il y a vraiment un monde.
L'avantage d'être obligé de relever le schéma, c'est qu'au
bout du compte, on connait parfaitement le câblage et donc, on
sait faire le lien rapidement entre une partie du schéma et sa réalité
physique. Et ça, c'est un gain de temps appréciable.
D'autre part, relever le schéma permet d'avoir la vraie
configuration de l'appareil avec des modifications éventuelles
Pour ce téléviseur, je n'ai pas le choix, je n'ai pas le schéma,
donc il faut bien s'atteler à la tâche. C'est assez long, mais
pas impossible. Certains d'entre vous doient se dire :"je
n'y arriverai jamais, lui il y arrive car il a l'habitude...."
etc etc....
C'est pourquoi j'ai eu envie, pour cette fois, de vous expliquer
comment je relève un schéma. Je ne dis pas que c'est la
meilleure méthode, mais c'est la mienne. Il faut être méthodique,
avoir un recueil de brochages de lampes (bien que ce ne soit pas
franchement nécessaire) et connaitre quand même un peu
l'agencement d'un téléviseur.
Celui-ci est un noir et blanc, c'est beaucoup plus simple qu'un
couleurs. De plus, étant assez ancien, il ne comporte qu'un
standard et pas d'améliorations qui verront le jour plus tard.
Autrement dit, c'est un téléviseur parfait pour celui qui veut
s'entrainer à en relever le schéma. Je déconseille fortement
de commencer par un TV couleurs des années 65-70 !
Une fois ces premiers repérages effectués, on peut commencer le
relevé du schéma. Il n'y a pas d'ordre particulier, sauf qu'il
vaut mieux commencer par des fonctions communes à l'ensemble, à
savoir l'alimentation générale, et aussi l'alimentation du tube
(à part la THT). On peut aussi relever des portions de schéma
afin de vérifier certains points, mais là, c'est l'expérience
qui guide. Par exemple, le HP à excitation doit servir à
filtrer la HT, donc on peut déjà regarder comme ce filtrage est
fait. De même, on peut, en vérifiant les bobines du déviateur,
repérer celle de trames et celle de lignes. (celle de ligne doit
avoir un fil qui va à la THT).
Maintenant, on peut relever les fonctions dans l'ordre que l'on
veut. Certaines sont simples car le cheminement est linéaire.
D'autres sont plus complexes car le cheminement est "tordu"
: c'est le cas des oscillateurs qui comportent au moins un
rebouclage.
L'ordre que j'ai utilisé par la suite est celui qui correspond
à une difficulté croissante.
C'est l'exemple typique d'un montage linéaire. Sur ce module, il
y a pas moins de 4 pentodes pour la FI vision. Leur câblage étant
quasiment identique.
Avec un peu d'habitude, on repère les sous-fonctions :
- une lampe est en général chargée de la préamplification FI.
Elle est reliée au rotacteur. Elle est commune au son et à
l'image.
- la FI vision comporte x pentodes, toutes les mêmes, souvent
des EF80
- la FI son comporte 2 pentodes, dont une comporte une diode (ou
deux) pour la détection. Encore une EF80 et une EBF80 (ou 89)
- enfin, la détection vidéo est confiée à une diode semi-conductrice
(le truc vert), puis vient l'étage vidéo avec une EL83. On
reconnait l'étage vidéo au gros condo de 500 à 1000µF qui
sert à découpler la polarisation de la EL83.
Souvent, et c'est le cas ici, l'ampli FI vision a son gain réglable
par l'utilisateur; c'est la commande de contraste. On doit donc
trouver une des commandes de face avant reliée à la sous-fonction
FI vision
Effectivement, le potentiomètre tout à gauche, P1 est bien relié
à cette fonction:
C'est celui de gauche sur la photo, derrière une des roues dentées
de commande du rotacteur.
Le schéma, sans présenter de difficultés est l'un des plus
grands, puisqu'il y a de nombreux étages d'amplification; voici
l'étage préampli FI , FI vision et vidéo:
Le coaxial d'entrée vient du rotacteur, +C est une des hautes
tensions, +B une autre; la sortie vidéo se fait dans le circuit
d'anode de L7 (EL83). En général, il y a en fait deux sorties:
une vers la cathode du tube (prélevée sur R29-S12) et l'autre
vers la synchro (R32).
et voici l'étage FI son (avec la détection):
le fil qui va au condo C55 vient de la partie FI vision (de C23)
La sortie (C64) va à l'ampli BF, la résistance R62 étant une
des hautes tensions (+C).
A ce stade, on pourrait relever le schéma du rotacteur ou bien
continuer par les étages "BF". Continuons par le plus
simple à relever : les circuits de télévision à proprement
parler.
Voici maintenant l'étage d'un téléviseur qui
produit 90% des pannes. En effet, c'est lui qui génère le déplacement
du spot dans le sens horizontal, et ce, en synchronisme avec le
signal reçu; cela requière pas mal de puissance. Puissance
encore accrue par le fait que c'est le même étage qui génère
la THT et la HT gonflée utilisées par le tube cathodique. C'est
dire qu'il est très important de bien le connaitre.
D'autre part, en 819 lignes comme ce téléviseur, c'est à 20475
Hz que cet étage fonctionne. Comme le standard 819 lignes est
abandonné au profit du 625 lignes, cela veut dire que cet étage
devra être modifié pour fonctionner à 15625 Hz, raison de plus
pour le connaitre dans ses moindres détails !
Il est temps maintenant de passer à l'étages
trames....
Il nous reste encore l'étage BF son qui, pour
le coup, ressemble vraiment à la partie BF d'un récepteur de
radio !
Nous voici maintenant devant le rotacteur. C'est en général un
peu difficile à relever le schéma d'un rotacteur car tout est
serré dedans. Il faut dire que les fréquences dans un rotacteur
obligent à câbler "court".
Voici le schéma entièrement relevé. Ces quelques heures
n'auront pas été perdues.
J'espère que je vous ai donné l'envie de relever vous-même les
schémas, ou au moins démontré que c'était faisable avec du
temps !
Le schéma complet est assez impressionnant, mais c'est normal
avec 19 lampes ! Il y a une bonne centaine de résistances et une
bonne centaine de condensateurs. schéma complet
du Néo TV 55.