TV PHILIPS TF1446A
Synchro trames : dérivateur ou intégrateur ?
1. Idée de départ
Tous ces vieux TV datent de l'époque du 819 lignes ... et du top trames unique.
Pour le détecter, il suffisait alors de le différencier par un circuit RC et c'est bien ce qu'on trouve entre séparatrice et trieuse !
On peut se poser la question de savoir si ce procédé est suffisant pour détecter le top trames constitué d'une salve de 6 tops comme c'est le cas du standard 625L.
En réception hertzienne, c'est sûr : ce procédé ne peut pas convenir lorsqu'on est en champ faible et perturbé : la CAG va être à fond, les amplis FI relevant le niveau de bruit qui, par différenciation va se retrouver après la séparatrice, perturbant la trieuse.
Nous, nous utilisons ces vieux TV en vidéo, autrement dit à niveau élevé. On ne peut donc pas redouter le bruit. Mais que se passe-t-il si le niveau vidéo est trop fort, ou bien si la séparatrice ne fait pas bien son travail ?
Voici donc l'idée de ces essais : comparer les deux procédés -par dérivation ou par intégration- dans le cas d'un signal vidéo normal, puis trop élevé, et dans le cas d'une séparatrice déficiente (ou mal polarisée)
2. Schéma - Fonctionnement normal
Le TF1446A
a donc servi de TV de test; voici la modification effectuée :
La commutation entre les 2 procédés se fait par 3 inters 1RT (ou un seul 3RT). Deux commutent un circuit dérivateur (celui d'origine) et un circuit intégrateur (ajouté). Le 3° inter commute le point d'injection de la synchro sur le blocking car les polarités du top sont inversées d'un procédé à l'autre.
Le circuit intégrateur intègre sur la durée d'une ligne environ et comporte 2 cellules en cascade.
Dans ce mode, la pentode L6a ne doit plus être polarisée, donc le retour de grille doit aller à sa cathode (R502).
Voici la modif sur le châssis :
Notez les 2 inters : je n'avais pas de 3RT, j'ai donc mis un 2RT et un 1RT. Cela permet accesoirement de changer indépendamment la phase d'injection sur le blocking ...
Maintenant, voici quelques chronogrammes ...
synchro composite, anode L13 :
amplitude assez faible (20V), niveau repos de l'ordre de 30V
synchro trames mode dérivé, anode L6a :
Notez les impulsions multiples et un second départ au niveau des salves anti-copie DVD
synchro trames mode intégré, anode L6a :
Notez la polarité inversée, mais le top dure plus longtemps (il pourrait même servir de blanking !) L'impulsion négative qui le découpe est la réaction du blocking à la synchro.
Ce premier essai a été fait en remplaçant la PL83 par une EL183, histoire d'avoir un bon signal vidéo (image correctement contrastée)
3. Fonctionnement avec séparatrice mal polarisée
Cet essai correspond à 2 cas de figure :
- la séparatrice est mal polarisée ou a un souci
- le niveau vidéo est trop fort (le contraste est trop poussé pour compenser l'usure du tube image par exemple)
Pour simuler cette situation, j'ai donc shunté R101 (150k) par une 100k, ce qui donne une résistance équivalente de 60k.
le signal de synchro composite est maintenant le suivant :
amplitude plus grande (50V), niveau repos de l'ordre de 60V. Ce qui n'est pas encore trop différent de la situation normale après tout...
et voici les conséquences en mode dérivé :
décrochage du haut de l'image et top supplémentaire visualisé par le monostable de blanking qui génère la barre horizontale noire.
top trames sortie L6a:
le signal est pollué par la vidéo (plus exactement par les tops lignes). Entouré en bleu, un top supplémentaire (celui qui déclenche le blanking)
On passe maintenant en mode intégré :
L'image est parfaite, la synchro trames est ok.
top trames sortie L6a:
Le top est simplement allongé (entouré en bleu)
Voici deux autres images montrant bien la différence de fonctionnement entre les 2 modes :
Conclusion : suivant l'état de la séparatrice et/ou le niveau de signal vidéo, seul le mode intégré permet d'éviter les décrochages verticaux. Cela veut dire qu'il faudrait par acquis de conscience faire cette modification sur nos vieux téléviseurs !