Parfois, on trouve des postes incomplets à la vente. il ne faut pas les négliger car on pourra peut-être les compléter.
Quand il s'agit d'un bloc comme celui-ci :




(cliquez pour agrandir ces photos)

Il n'y a pas à hésiter, même s'il faut l'avoir déja vu installé dans le poste d'origine pour le reconnaitre !
Il s'agit en fait du bloc HF-détection du poste PHILIPS type 2511 qui comporte également un second bloc, regroupant l'alimentation et l'ampli de puissance.
C'est un des meilleurs récepteurs à amplification directe que je connaisse, même s'il est sorti sur le marché en ... 1929 !


Le récepteur Philips type 2511


C'est donc un composant qu'il faut préserver et essayer de remettre en état.


Continuons la visite :


La tringlerie de commande de gamme et de coupure secteur, ainsi que le levier du couvercle sont présents



Le secteur gradué est présent mais est en triste état. Il faut dire que hors du poste, il est vulnérable



Les lampes sont absentes (E442 - E442 - E415), ainsi que le couvercle-blindage à 3 compartiments qui les coiffait

Voici le schéma de ce bloc HF :


et celui de l'autre bloc :

Les 2 blocs étaient reliés par un bornier à 8 plots, dont 7 utiles (plus une cosse de masse sur le côté)


Le bornier du bloc HF


Voici des photos du de second bloc, faites lorsque j'ai réparé le transfo secteur d'un 2511 :





Ce bloc comporte 2 lampes : une valve, la 506, et une pentode BF de puissance, la C443

Tout d'abord, il est évident que seul, ce bloc est quasiment inutile, puisqu'il lui faut une alimentation déjà.
D'autre part, même avec une alimentation, ce bloc ne fournit qu'un signal BF de faible amplitude, puisqu'il ne comporte en BF que l'étage de détection (et encore, l'anode de la triode n'est pas chargée, il faudrait donc lui ajouter soit un transfo, soit se contenter d'utiliser des écouteurs)

Cependant, le remettre en état de marche, c'est intéressant car cela fait un composant de secours. On peut aussi espérer trouver un bloc alim-puissance un jour ...
Et puis, on ne sait jamais, je peux avoir une idée saugrenue pour l'utiliser !

Pour remettre en état complet ce bloc, on peut comme à l'habitude se contenter de ne changer que les composants nécessaires, mais le travail pour atteindre ces composants est si important (il faut démonter pas mal de choses) qu'il est intéressant de changer tout ce qui peut l'être (résistances, ccndensateurs fixes, fils, ...)
C'est donc ce que je vais faire et les pages suivantes vont décrire dans le détail les opérations

Ce bloc est constitué de 3 étages entièrement blindés les uns des autres. Le CV comporte 3 compartiments blindés contenant chacun 1 cage, mais les cloisons se continuent en-dessous grâce à un container spécial qu'il faut commencer par enlever.
Une fois ce blindage enlevé (16 vis à enlever dont 12 présentes seulement), on constate qu'à l'intérieur ce n'est pas si plein que cela :

Les 3 étages bien séparés. Les cylindres sont les bobines d'accord. On voit le dessous des 3 cages du CV(cliquez pour agrandir)



Une autre vue où on découvre 3 blocs condos : à changer systématiquement. Ils sont rivetés, bien sûr !



Vue du côté du bornier, on voit la barre axiale de commande de gamme et d'alimentation générale(cliquez pour agrandir)



Vue de l'autre extrémité, les douilles de raccordement de l'antenne / terre / cadre(cliquez pour agrandir)



Vue arrière : chaque cage du CV est reliée par 2 fils, les masses sont donc différenciées(cliquez pour agrandir)



Chaque cage du CV a un trimmer indépendant

Démontage :
On commence par le CV. Il faut dessouder les 6 fils :

Repérer les 2 fils (j'ai mis un point de couleur sur l'isolant du fil de masse



Il faut désaccoupler la tringlerie, et la seule solution est de percer le rivet !



On dévisse les 6 vis qui maintiennent le CV sur le châssis



Le CV vient d'un bloc, avec une partie de la tringlerie, le bouton de syntonisation et son axe, et le cadran



Le dessous du CV avec ses 3 cages. Belle mécanique !(cliquez pour agrandir)

Le châssis est nettement plus nu :

(cliquez pour agrandir)

J'en profite pour tester le CV : mesure de la capacité des 3 cages au minimum et au maximum :


Sachant que mon capacimètre indique 40 pF les fils "en l'air", cela veut dire que chaque cage varie de 20 à 590pF (trimmer compris !)

Lors de ces mesures, je me suis aperçu que la rotation était gênée et comportait une zone très dure. J'ai trouvé le problème : c'est le disque en laiton qui est voilé (quand on voit le cadran, on n'est pas étonné d'ailleurs, il a du se prendre un coup) :

3 vis retiennent le disque sur le moyeu. Le bloc hémicirculaire est le contre-poids des lames mobiles



Une trace sur le disque indique que ça a du frotter longtemps (entouré)

J'ai réussi à dévoiler le disque en tapant (modérément) au milieu afin de redresser la zone tordue.

Afin d'accéder à la suite (étages), il est préférable de déposer la barre de commande, bien que ce ne soit pas franchement nécessaire. Une fois déposée, les contacts pourront être plus facilement nettoyés :

La barre et le levier du couvercle (qui est devenu inutile)



La barre était maintenue par deux cavaliers

Les puits de blindage peuvent être démontés aussi :

Notez qu'une des connexions rigides d'anode est cassée lors des manipulations du bloc (ces connexions sont très fragiles et il n'est pas rare de les casser)

Voilà, passons maintenant à la révision complète des circuits ...